Comme promis, je termine mon périple "Dix mots, dix blogueurs" sous le couvert de la confidence...
Mais qui a donc
élargi le goulet d’étranglement du sablier ?
Qui a subtilisé la
zapette et en a profité pour faire défiler les images de ma vie au rythme d’un tempo qui frise la
démence ?
Qui donc a décidé de
me propulser dans le temps en oubliant d’activer l’option « pas si pressée que ça » ?
Il faut que ça
s’arrête ! Je freine des deux pieds, mais rien n’y fait. L’échéance
approche, sournoise, dans un déhanchement méprisant, barrée d’un rictus qui me
fout les boules.
J’aperçois dans son
sillage tout le cortège des petits maux qui, tel un fan-club, ne la quitte pas
d’une semelle. J’ai reconnu « courbature », grâce à ses courbes disgracieuses,
« vue qui baisse »
et sa panoplie de lunettes jamais adaptées aux fluctuations aléatoires d’une
vision à la dérive, « mémoire incertaine » qui fouille désespérément
dans son sac à dos pour tenter de retrouver les mots, les objets qu’elle
oublie, la plupart du temps, d’emporter. Et puis, je distingue aussi « cor aux
pieds », bien qu’il essaie de se planquer dans des pantoufles
orthopédiques, suivi de près par un agenda qui exhibe fièrement en lettres
rouges toutes les activités que je n’ai pas pu achever « parce-que-je-vais-moins-vite-qu’avant ».
Vous êtes encore
là ? Si c’est le cas, je vous remercie de m’avoir accordé une oreille attentive
(tiens, en parlant d’ouïe…) parce qu’aujourd’hui, j’avais vraiment besoin de me
confier. Oui je l’avoue, l’approche
de la cinquantaine déclenche chez moi des accès passagers de grande consternation,
mais je me soigne ! (Ah ! il faut que je prenne rendez-vous chez mon
médecin pour le check-up recommandé à toute personne qui franchit le
demi-siècle, même à reculons)