avec une odeur de l'enfance...
Les yeux fermés, je pars à la recherche des odeurs de mon enfance.
Deux images se sont frayées un chemin jusqu’à moi… et je reste pensive. Quelle odeur peut bien avoir un sol prisonnier du gel et un paysage dans lequel un brouillard dense sème le trouble ?
Allez, deuxième tentative…. mêmes images, alors je creuse. Ces paysages me sont familiers, ils font partie d’une période bien précise de mon enfance : mes vacances chez mes grands-parents. Durant plusieurs années, j’ai passé auprès d’eux tous mes congés scolaires mais c’est le climat de l’hiver qui a laissé les traces les plus profondes.
Mes fréquents séjours ont commencé après le décès accidentel de leur fils. A 24 ans, il s’en est allé, laissant dans une peine immense ces deux parents orphelins de ce qu’ils avaient de plus précieux. Je leur apportais un peu de joie, de raison de vivre et eux, avec pudeur et tendresse m’ont fait cadeau d’un amour sans limite.
Et c’est dans le souvenir du brouillard et du gel que j’ai déposé l’odeur de la tristesse et de la douleur, de ces douleurs insurmontables, impénétrables, de celles qui vous laissent vides de toute joie et remplis de regrets.
J’ai déposé là, dans le froid de l’oubli, un fardeau qui se serait révélé bien trop lourd à porter pour ne conserver d’eux que le souvenir de deux personnes qui m’ont transmis des valeurs humaines qui ont pour moi valeur de trésor.
3 commentaires:
waow ...
c'est très beau ....
ça me laisse sans voix
bravo :)
Un grand moment d'émotion en lisant ton journaling. Je t'embrasse, Marie-Pierre.
Toujours beaucoup de réflexion et de profondeur dans ton travail.... J'admire !
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